RDC Au Nord-Kivu, les alliés génocidaires des Nations Unies

Après le revers subi hier, 21 mai, au Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), et dans lequel elle avait perdu 23 soldats dont 6 officiers, l’armée de Kinshasa a repris, ce matin à 03h00, l’offensive contre les positions de l’Armée révolutionnaire congolaise (ARC), aile militaire du M23, à Kavumu, Bikenke et Shangi .

Appuyée par les milices tribales APCLS et CMC-FDP, et surtout par les deux branches Foca et Rud des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), les rebelles hutu rwandais dont les hauts gradés ont trempé dans le génocide des Tutsi en 1994, l’initiative a vite tourne court. Les assaillants ont été défaits et l’ARC a réagi en prenant les localités de Rubona et Kinihira puis, et malgré les feu des hélicoptères des FARDC, en avançant vers la colline de Mbuzi.

Ce nouveau camouflet subi par les loyalistes, dont les opérations sur le terrain sont en contradiction avec les consultations de Nairobi -où un dialogue de paix est en cours entre Kinshasa, le M23 et d’autres groupes armés- mais aussi avec le président Tshisekedi qui ne veut pas de coalition entre les FARDC et les bandes ethniques, était néanmoins prévisible.

Cependant, la finalité de l’attaque à l’aube de ce samedi 22 mai était une autre : il s’agissait d’impliquer dans les combats les soldats de la mission des NU en RDC (MONUSCO). Ainsi, toutes les tentatives précédentes pour obtenir cette intervention ayant échoué, les FARDC en fuite devant les combattants du M23 ont essayé comme moyen de pression ultime pour solliciter l’entrée en guerre des Casques bleus, de s’abriter dans leur base, pendant que les FDLR restaient sur la ligne de front.

Une collusion honteuse

Les tractations entre le général Chirimwami, en charge des opérations des FARDC, et son homologue, le commandant intérimaire de la MONUSCO, le français Therry Lion, se sont cette fois-ci conclues avec l’intervention aérienne des pilotes kenyans et tanzaniens de la Brigade d’intervention des NU, qui ont pilonné les positions de l’ARC à Jomba, Runyoni, Chanzu et Musungati.

Cette collusion sur le champ de bataille des NU avec les anciens génocidaires a été regrettée par le président du M23 Bertrand Bisimwa sur son compte twitter et également dans le communiqué du mouvement lancé par le major Willy Ngoma. L’indignation était aussi de mise dans les milieux proches de la présidence à Kigali, où on faisait remarquer que le Rwanda, étant l’un des plus importants contributeurs en hommes des missions de paix de l’Onu, ne pouvait pas voir de bon œil cette connivence avec une force dont les commandants portent une lourde responsabilité dans les événements tragiques de 1994 au Pays des mille collines.

La dérive des NU en RDC ne date pas d’aujourd’hui. Des faits similaires avaient eu lieu pendant la guerre de 2012-2013.

Ils se répètent maintenant avec l’aggravante d’intervenir lorsque des négociations se déroulent dans la capitale kenyane pour trouver une issue pacifique au long contentieux entre le régime de Kinshasa et le M23. Et ils ne pourront avoir que des effets négatifs au Nord-Kivu, où groupes armés et FDLR se sentiront légitimés dans leurs forfaits meurtriers par cette accointance en principe contre nature avec l’ONU.        

*Voir nos papiers précedents sur le rôle des Nations unies en RDC : https://maelezokongo.com/2022/05/16/le-jeu-des-nations-unies-dans-le-theatre-dombres-congolais-1/ et https://maelezokongo.com/2022/05/20/le-jeu-des-nations-unies-dans-le-theatre-dombres-congolais-2eme-volet/.


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