L’issue positive de Nairobi 2022 dépend du respect de la lettre de Nairobi 2013

« Le président kenyan a fait une bonne chose. Indirectement, il a dit que nous allons nous réconcilier dans le vrai sens du terme. Nous voulons la paix, c’est pourquoi nous avons déclaré un cessez-le-feu unilatéral le 1er avril« .  Mais la paix à quel prix ? Nous avons signé des accords de paix avec le gouvernement en 2013 à Nairobi et en 2020 avec Tshisekedi. Le gouvernement [RD] congolais doit avoir l’esprit d’appliquer les accords. Nous en avons signé beaucoup », a déclaré Willy Ngoma, porte-parole du M23, au service Grands Lacs de la BBC dans un papier consacré aux discussions qui se déroulent dans la capitale kenyane entre une délégation du gouvernement de Kinshasa, les représentants d’une trentaine de groupes armés actifs dans l’Est de la RDC et le mouvement politico-militaire M23, qui reste l’objet principal de ces pourparlers et l’inquiétude majeure du régime rdcongolais.

Pendant que les armes se sont tues, ce jeudi 28 avril, après les combats qui avaient à nouveau opposé hier le Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à l’Armée révolutionnaire congolaise (ARC), aile militaire du M23, le porte-parole de ce mouvement a relayé devant la presse internationale un message à la fois ferme et conciliant.

Il est en effet difficile de prévoir une issue favorable à la paix de ce Dialogue consultatif -comme l’ont appelé les cinq chef d’Etat de l’East African Community (EAC) qui l’ont convoqué (il s’agit d’Uhuru Kenyatta pour le Kenya, Félix Tshisekedi, RDC, Yoweri Museveni, Ouganda, Évariste Ndayishimiye, Burundi et Paul Kagame , Rwanda)- sans l’application de la part de Kinshasa de clauses établies dans le Protocole de Nairobi signé le 12 décembre 2013.

Ce jour-là, cinq semaines environ après la fin de la guerre de 2012-2013 entre les forces rebelles du général Sultani Makenga et les troupes loyalistes, les deux belligérants réunis à la table des négociations avaient convenu d’un accord en 11 points qui avait été paraphé par les présidents de l’Ouganda, Yoweri Museveni, et du Malawi, Joyce Banda.

Dans la lettre de ces accords, le M23 s’était notamment engagé à se muer en parti politique suite à la promulgation d’une amnistie pour ses cadres politiques et militaires. De son côté, le gouvernement avait souscrit sa volonté de faciliter le retour sur leurs terres des populations déplacées à cause du conflit.

Kinshasa n’a jamais donné suite à ces mesures, car la réinsertion de l’ensemble du personnel du M23 dans la vie politique et civile du pays se heurte à la présence d’un fort courant tribaliste et xénophobe, en particulier dans les deux provinces du Kivu, qui perçoit l’ancien mouvement rebelle comme une milice étrangère au service d’un fantomatique projet de balkanisation de la RDC de la part du Rwanda voisin.

Cette narration, qui date désormais de presque 30 ans, est en réalité l’obstacle principal à la fin de la guerre dans l’Est. L’application de la lettre de Nairobi 2013 sous décision du chef de l’Etat congolais Félix Tshisekedi demeure par conséquent le premier pas pour emprunter le chemin de la paix dans les régions orientales de la RDC (28/04/2022)   

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